Les paramédics du Québec sont des travailleurs et travailleuses de la santé qui évoluent dans un contexte de sécurité publique. La privatisation du réseau de la santé n’aurait aucun sens, pas plus que la privatisation des services de police ou de prévention des incendies.
Pourtant, au Québec, la majorité des paramédics travaillent pour une entreprise privée. Si le modèle des coopératives de travailleurs et travailleuses est le « moins pire » des modèles privés, il s’agit quand même d’une industrie qui jouit d’un monopole, qui est financée à 100 % par de l’argent public et qui génère de très gros profits.
Les entreprises ambulancières privées sont une anomalie, que ce soit dans le système de santé québécois ou dans les services de sécurité publique. Il est grand temps de remédier à la situation et de nationaliser le système de soins préhospitaliers d’urgence, voici pourquoi :
Pour un standard de qualité uniforme à travers le Québec
En ce moment, au Québec, les paramédics ont des niveaux de formation continue très différents. Si certains sont à jour, les paramédics de plusieurs régions ont pris beaucoup de retard dans les formations et ne peuvent administrer ces nouveaux traitements à leurs patients.
Tous les Québécois devraient avoir droit aux meilleurs soins, peu importe où ils ont besoin de nos services. Une intégration au système de santé public optimiserait la qualité des soins à la population.
Pour des conditions de travail équitables
Le travail des paramédics est peut-être différent d’une région à l’autre, mais personne ne devrait avoir un traitement salarial différent. Les entreprises privées, qui ont accepté de donner des primes basées sur le nombre d’appels aux paramédics de certaines zones d’opération, ne semblent pas comprendre l’effet désastreux que cette disparité salariale aura sur l’attraction et la rétention de la main d’œuvre.
Les entreprises privées, en s’imposant à elles-mêmes et de façon volontaire des difficultés de recrutement, démontrent que pour elles, le profit passe avant tout. Il est grand temps que la notion de profit disparaisse de l’équation.
Pour une meilleure organisation du travail
Le déploiement de la paramédecine communautaire, l’implantation de services héliportés, le développement des soins avancés et l’intégration des paramédics en milieu hospitalier vont de pair avec l’intégration des soins préhospitaliers d’urgence au réseau de santé public québécois.
Pour plus de transparence dans l’utilisation des fonds publics
Dans son rapport 2020-21, la vérificatrice générale du Québec affirme : « Annuellement, les services préhospitaliers d’urgence représentent une dépense de plus d’un demi-milliard de dollars. De 2011-2012 à 2018-2019, cette dépense est passée de 396 à 571 millions de dollars, une hausse de 44 %. Au cours de la même période, le nombre de transports ambulanciers est, quant à lui, passé de 668 518 à 750 120, une progression de 12 %. »
Elle a également écrit : « Le manque d’information dont le MSSS dispose pour négocier les contrats de service et pour évaluer la performance des entreprises ambulancières demeure un problème. Pour pallier cette situation, l’un des premiers gestes que nous avons posés a été de demander à trois entreprises ambulancières l’accès à certains documents qui nous auraient permis de mieux évaluer l’utilisation qu’elles font des sommes qui leur sont versées. Cette demande, faite en vertu de l’article 30 de la Loi sur le vérificateur général, n’a pas encore obtenu de réponse positive. Au contraire, l’une de ces entreprises nous a refusé catégoriquement l’accès à ses registres et à ses états financiers au motif que les sommes reçues du gouvernement ne sont pas des subventions, mais plutôt le paiement pour un achat de services. Nous ne sommes pas d’accord avec cette position, qui va à l’encontre de l’intérêt public et du contrôle parlementaire nécessaire à l’égard d’une dépense atteignant annuellement près de 360 millions de dollars. »
Pour avoir accès à l’ensemble des observations de la vérificatrice générale du Québec, vous pouvez suivre ce lien : https://www.vgq.qc.ca/Fichiers/Publications/rapport-annuel/165/vgq_ch01_web.pdf